Votre parcours, plutôt atypique ?
J’ai commencé les 10 premières années de ma vie professionnelle en tant que publicitaire en mettant en place des stratégies marketing et médias pour de nombreuses marques et secteurs d’activités. En 2003, je deviens producteur de vins grâce à une première levée de fonds, puis me lance dans la promotion immobilière avec une idée simple : chaque acquéreur d’un bien immobilier devient co-propriétaire des vignobles associés.
En 2007, je deviens le Directeur général de la foncière Colbert Europa, chargée de la gestion des actifs et la gérance des sociétés propriétaires. Puis en 2010 je prends la Présidence du Promoteur immobilier RESTAURA à Barcelone où je m’occupe de la restructuration de 500 M€ de dettes corporate ou hypothécaires auprès de banques en Espagne, Allemagne, France et Pologne.
En 2014, je suis nommé Président du Directoire du journal Libération, dans lequel j’étais actionnaire. J’évite le dépôt de bilan suite à la conciliation obtenue par un Protocole homologué par le Tribunal de Commerce et je fais entrer Patrick Drahi (Altice) au capital.
En 2015 je deviens le Président-directeur général de SIA où diversifie la stratégie « multicanale » de l’entreprise.
En 2018, je m’associe à Arnaud de Montebourg, promoteur du Made in France, pour porter le beau projet de la Compagnie des amandes, entreprise à fort impact positif, qui est au coeur de la transition alimentaire et de la volonté de l'industrie cosmétique d'aller vers des produits d'origine naturelle. Ce projet innovant de partenariat entre des agriculteurs, des investisseurs et l'INRA, pour produire des Amandes "Made in France" dans tout le midi méditerranéen et ainsi dynamiser la filière d’amandes françaises.
J’ai également lancé fin 2020 la société Co2responsables.fr qui propose à des entreprises de réduire leur empreinte carbone résiduelle en finançant des projet agricoles français qui contribuent à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Pourquoi le marché des amandes ? Tout simplement en partant d’un constat : la France est un pays qui consomme beaucoup d’amandes mais qui en produit très peu localement.
C’est un fait, aujourd’hui, la culture de l’amande est sinistrée en France alors que les français consomment 42 000 tonnes d’amandes par an. Sur les 1 174 000 tonnes de ce fruit sec produites dans le monde, seulement 500 tonnes sont originaires de France, alors que c’est un arbre méditerranéen. Les Etats-Unis sont aujourd’hui le leader mondial avec plus de 850 000 tonnes où l’essentiel de la production est originaire de Californie. La culture de l’amandier exige de la patience. Il faut 3 ans pour une première récolte et 6 ans pour atteindre la maturité et être rentable. Les vergers que nous plantons sont travaillés selon un modèle agro-écologique, économe en eau, sans herbicide, avec préservation des zones de biodiversité.Les amandes sont utilisées de plusieurs manières (fraîches, séchées, entières, grillées, effilées, pilées, en crème ou en lait). Le marché des cosmétiques (l’Occitane, L’Oréal…) s’en est emparé depuis déjà quelques années. Les métiers de bouche en sont également très friands (confiseurs, calissons, nougats, chocolatiers) magasins bio…
L’amande est vraiment un produit avec une forte potentialité 😉 qui a un bel avenir.
L’idée/ le concept de la Compagnie des Amandes ?
Un nouveau modèle de collaboration (co-investissement en quelque sorte) entre investisseurs et agriculteurs qui a pour objectif de structurer et développer une filière française compétitive de production d’amandes. La CDA veut aider les agriculteurs :
En résumé la CDA propose aux agriculteurs un partenariat innovant combinant un financement complet, une aide technique et la commercialisation de la production.
Mais cela reste un défi car développer la culture de l’amande n’est pas simple, et représente de considérables investissements, pas toujours accessibles aux petites exploitations provençales. D’où l’idée d’un projet collectif à financement privé.
Quelle sont les conditions pour adhérer ?
Posséder au moins dix hectares, avec des parcelles suffisamment grandes (au moins 2 ha) pour permettre la mécanisation des récoltes. Ces parcelles devront être faiblement exposées au risque de gel, et notamment aux gelées tardives de février ou mars ; leurs sols devront être drainants et filtrants, les sols lourds ou argileux risquant d’entraîner une asphyxie radiculaire. Enfin, l’accès à l’eau devra être possible (borne sous pression, canal ou forage) pour permettre la mise en place d’un système d’irrigation.
Quels sont les objectifs de la Compagnie des amandes ?
Quel est votre business plan ?
Il réside sur un modèle agronomique innovant, sans herbicide, bio et participe à la lutte contre le réchauffement climatique.
Nous nous associons avec un exploitant agricole afin de monter ensemble une société d’exploitation d’un terrain de 20 hectares en moyenne. La Compagnie des amandes détient 49 % des parts de cette société. Le propriétaire des terres en détient 51 % mais il n’est pas obligé d’investir quelque argent que ce soit car nous finançons la prise de bail, la rémunération de l’agriculteur ainsi que les éléments nécessaires pour l’amorçage de la production d’amandes.
Nous investirons au total 50 à 60 M€ dans ce projet, pour financer la société, les besoins de financement des vergers et l’usine de transformation.
Nous poursuivons actuellement notre développement après avoir noué un partenariat avec la plateforme d’investissement et collaborative lita.co Nous avons émis 1M€ d’obligations non convertibles qui ont eu un grand succès puisque nous avons eu 1,7 M € de demande de souscription ! Nous poursuivons nos levées de fonds et préparons un appel public à l’épargne, non coté, de 4M € supplémentaire.
Quelles conséquences a eu la pandémie sur le marché des amandes ?
Elle a été accélératrice pour la Compagnie des Amandes. Les Français ont pris conscience de l’importance de manger sain et de leur dépendance à l’import pour certains produits dont les amandes. Comme on a pu voir il n’y a eu aucune pénurie alimentaire sur le territoire mais le Covid-19 a rappelé que nous sommes dépendants des importations pour la production de certains produits dont les amandes font partie.
Notre solution de soutien technique et financier pour relancer la filière, prend ainsi tout son sens !
Vos ambitions ?
Co-développer + de 2 000 ha de vergers d’amandiers sur le pourtour méditerranéen avec des arboriculteurs locaux, plantés d’ici à fin 2024, avec une exploitation d'au moins vingt ans.
Cet hiver nous avons planté 150 hectares d’amandiers, nous prévoyons le triple pour 2021.
La première récolte est attendue pour 2023. La plantation sera travaillée de manière éco-responsable et agroécologique, et répondra à minima à la certification Haute Valeur Environnementale (HVE)
Que fait Crowe Ficorec pour la Compagnie des Amandes ?
Le cabinet d’Aix-En-Provence sous la Direction de Aude Gauthier s’occupe de la tenue complète des comptes depuis la création de la compagnie des Amandes.
J’ai présenté mon business plan et Crowe Ficorec s’est occupé de tous les prévisionnels des sociétés d’exploitations (une quinzaine pour le moment).
Le cabinet est en train de mettre en place un outil de gestion pour le suivi de trésorerie (cash flow) pour toutes les sociétés d’exploitation qui composent la Compagnie des Amandes, et d’autres sociétés qui sont en cours de création.
Crowe Ficorec est très intégré dans ce projet.
A chaque fois que l’on a une question administrative ou de gestion, le cabinet a été présent pour y répondre et apporter des solutions avec une grande rapidité. Je peux compter sur eux depuis la création de la Compagnie des Amandes.
Une phrase de fin ? :
"Les agriculteurs sont les héros de demain à condition qu’on les finance différemment et que l’on réinvente des projets collectifs et collaboratifs."